Alexandre Dumas - Le Caucase depuis Prométhée jusqu’à Chamyll
Le Caucase depuis Prométhée jusqu’à Chamyll
Alexandre Dumas
Mô tả
Nous arrivâmes à Kisslarr le 7 novembre 1858, à deux heures de l’après-midi.C’était la première ville que nous rencontrions depuis Astrakkan ; nous venions de faire six cents verstes à travers les steppes sans trouver autre chose que des relais de chevaux, et des postes de Cosaques…Parfois une petite caravane de Tatares — Kalmouks ou de Kara-Nogais nomadisant, c’est-à-dire allant d’un endroit à un autre, et emportant avec elle sur les quatre chameaux de rigueur nécessaires au chargement de la tente et de ce qu’elle contient, tout ce qu’elle possédait.Cependant, à mesure que nous approchions de Kisslarr, c’est-à-dire depuis que nous étions entrés dans un rayon de sept à huit verstes, le paysage s’était peuplé, comme il arrive aux environs des ruches et des villes.Mais nous avions remarqué que les abeilles qui sortaient de la ruche que nous allions visiter avaient de terribles aiguillons.Cavaliers et fantassins, tout le monde était armé. — Un berger, que nous avions rencontré, avait son kangiar au côté, son fusil sur l’épaule et son pistolet à la ceinture. Une enseigne qui l’eût représenté n’eût pas pu mettre comme chez nous : Au bon Pasteur.Les vêtements eux-mêmes avaient pris un caractère guerrier : à l’inoffensive touloupe russe, à la naïve doublanka kalmouke, succédait la tcherkesse grise ou blanche, avec sa rangée de cartouches sur chaque côté de la poitrine.