Albert Mathiez - Le dix août
Le dix août
Albert Mathiez
Description
Que serait devenue la France si l'insurrection en 1792 n'avait pas triomphé ? Brunswick, réalisant des menaces de son manifeste, serait entré à Paris, il aurait rétabli les choses comme avant 1789 : les ordres, les privilèges, les parlements, les intendants. « La soldatesque effrénée et sans humanité aurait remplacé le régime fraternel des gardes nationales. Les longues robes des suppôts de la chicane auraient remplacé les écharpes tricolores ; le costume avilissant des ilotes aurait pris la place des cocardes nationales ; enfin des fourches patibulaires, des gibets chargés des cadavres pourris de nos frères, auraient été plantés à la place de ces arbres de la liberté, autour desquels auraient dansé les assassins de la cour criant : Vive le roi ! »C'est après le 10 août 1792 que commence la grande vague révolutionnaire jacobine, qui débouchera sur la Terreur, mais aussi sur une période d'espoir nouveau, où les couches populaires pourront entrevoir, même brièvement, un avenir différent pour leurs conditions.Historien de la « religion civile » révolutionnaire, Albert Mathiez fut admirateur de la révolution bolchevique et l'initiateur de la comparaison bolchevisme/jacobinisme. Il voyait dans l'institutionnalisation des soviets par Lénine une façon radicale de remédier aux « inconvénients de la bureaucratie et du parlementarisme, et réaliser autant que possible ce gouvernement du peuple par le peuple qui est pour lui, comme pour Rousseau et pour Robespierre, le propre de la démocratie véritable. »Édition intégrale avec une table de matières interactive.