Jean Féron - La corvée
La corvée
Jean Féron
Description
D’anciennes forges de l’armée française, bâties près de la rivière Saint-Charles et en partie démolies lors du siège de Québec, en 1759, avaient été relevées de leurs ruines sous Carleton pour servir d’entrepôts… En 1779, sous Haldimand, on y logea des équipes de paysans et d’ouvriers requis pour les corvées.C’était une longue baraque, étroite et basse, avec des petites prises de jour, comme des soupiraux, qu’on avait fait grillager, avec un toit plat et recouvert de tuiles rouges qui l’écrasait. Écarté des autres habitations et entouré de ruines et de décombres, ce bâtiment offrait une physionomie répulsive et on l’aurait pu prendre pour une léproserie.Si, à vrai dire, la lugubre baraque n’était pas un bouge à lépreux, elle pouvait bien être une prison ou quelque chose de ressemblant : car là, sous la surveillance de soldats anglais et hors des heures de travail, étaient entassés les malheureux que le sort avait désignés pour les corvées. Le sort, avons-nous dit ?… Oui, le sort né de la tyrannie !