Émile Couneau - La Rochelle disparue
La Rochelle disparue
Émile Couneau
Description
SIMPLE village de pêcheurs, établi sur la partie la plus élevée de notre littoral, pour fuir les tempêtes de l’Océan et les marécages de la côte ; un petit groupe de pauvres cabanes, au lieu dit : de Cougnes, devait être le berceau de La Rochelle.La ville naissante fut restée absolument inconnue jusqu’au XIIe siècle, si son nom n’avait figuré, en 961, dans une charte de Guillaume Tête d’Etoupe, duc d’Aquitaine, comportant droit de péage sur son port, au profit de l’abbaye de Saint-Michel, en Vendée ; encore conteste-t-on l’authenticité de ce titre.Donc, point de légende pour poétiser l’origine de la ville ; point de tradition qui donne libre champ à l’imagination populaire ; rien non plus pouvant la rattacher à l’époque Gallo-romaine.Le modeste estuaire, qui servait de port, était formé par le cours d’eau qui descend du faubourg de Lafond à la mer, et qu’on appelait alors le chenal de Parthenay, dont le nom rappelait le souvenir des barons de Châtelaillon et des Mauléon, gouverneurs du pays d’Aunis. Les frêles embarcations, qui constituaient la navigation de cette époque, remontaient jusqu’à la partie ouest du terrain occupé aujourd’hui par la place d’Armes.Pour mettre à l’abri des attaques du dehors ce port naturel et primitif, les sires de Mauléon élevèrent une tour sur un point où La Roche émergeait d’un milieu marécageux. Ce fut là, dit-on, l’origine du nom que devait porter dorénavant La Rochelle.