La première impression ressentie par l’Européen d’il y a trente ans, en arrivant à Alexandrie, était un sentiment de surprise. Cette surprise dégénérait vite en stupéfaction. Dès que le paquebot avait jeté l’ancre dans le port, une nuée de farraches (portefaix) vêtus du large pantalon de toile serré aux chevilles, coiffés du tarbouche à forme de chéchia propre aux Alexandrins, se précipitaient sur...
Jehan d' Ivray - L'Égypte éternelle
L'Égypte éternelle
Jehan d' Ivray
192
Description
La première impression ressentie par l’Européen d’il y a trente ans, en arrivant à Alexandrie, était un sentiment de surprise. Cette surprise dégénérait vite en stupéfaction. Dès que le paquebot avait jeté l’ancre dans le port, une nuée de farraches (portefaix) vêtus du large pantalon de toile serré aux chevilles, coiffés du tarbouche à forme de chéchia propre aux Alexandrins, se précipitaient sur le malheureux voyageur. Ils criaient tous de si bon cœur que les coups de bâton des drogmans accourus en hâte parvenaient à peine à leur imposer silence. L’arrivant, devenu leur proie, devait lutter avec la même énergie pour défendre à la fois et sa personne et ses bagages.