Max du Veuzit - À l’ombre d’un cœur
À l’ombre d’un cœur
Max du Veuzit
Description
– Sylvane, laisse un peu ta broderie ; il y a bien autre chose à faire aujourd’hui. La pauvre Méline vient de me faire prévenir qu’elle ne pouvait venir terminer les nettoyages. Elle s’est fait une entorse et souffre beaucoup. Je ne vais quand même pas attendre sa guérison pour remettre la maison en ordre... Allons, vite, mon enfant, pose cet ouvrage sans utilité.– Oui, maman, dit l’interpellée, obéissant un peu à regret.Elle leva vers sa mère son doux visage où de grands yeux bleus faisaient oublier, par leur lumière, tout ce que cette physionomie avait d’un peu triste.Elle rangea soigneusement, dans la corbeille, le fin napperon auquel elle travaillait et, se hâtant, alla retrouver Mme Sambreron qui s’affairait à cirer les meubles de la salle à manger.– Mon Dieu ! que tu n’es pas vive, ma pauvre petite ! Tous ces soins ménagers n’ont pas l’air de te plaire... Je ne sais ce que tu pourrais faire sans moi ! La vie d’une femme, c’est son intérieur bien tenu... Tiens ! Prends cette cuvette, ces torchons, et astique les vitres, bien soigneusement.