Jean Féron - L’espion des habits rouges
L’espion des habits rouges
Jean Féron
Description
Le 23 novembre 1837, au matin, le village de Saint-Denis de Richelieu était soudainement mis en émoi par la nouvelle que des Patriotes avaient arrêté sur le chemin de Saint-Ours un émissaire ennemi, et plus justement un espion. Cet espion venait de Montréal et avait été envoyé par John Colborne avec ordre de surveiller les Patriotes de Saint-Charles, de s’assurer de leur nombre et de leurs moyens de défense, de prendre les noms des principaux meneurs et de faire rapport au colonel Gore en garnison à Sorel.Voilà ce qu’on se disait de bouche à bouche. Mais un Patriote affirmait que l’espion précédait les troupes de Sorel commandées par Gore en personne et Crompton, son aide-de-camp, et que ces forces armées se dirigeaient vers le camp retranché de Saint-Charles à six milles de Saint-Denis. Il fallait donc admettre que cet espion avait déjà fait des relevés minutieux, qu’il avait surpris quelques secrets des Patriotes et que, maintenant, il conduisait les troupes du gouvernement avec la certitude que celles-ci surprendraient les insurgés inopinément, les tailleraient en pièces et raseraient leurs travaux militaires et, peut-être aussi, leurs villages.