André Léo - Légendes corréziennes
Légendes corréziennes
André Léo
Description
Treignac, petite ville de la Corrèze, entre Limoges et Tulle, s’allonge sur les bords de la Vézère, au milieu d’un troupeau de montagnes pelées, arrondies et confusément groupées, qui font penser à celles du Psalmiste, et semblent bondir encore du mouvement qui les forma.C’est un pays stérile, où la pauvreté du sol rend peu fructueux les efforts de la culture, mais d’une poésie charmante. On y trouvera longtemps encore, peut-être toujours, ces recoins sauvages, où la grande déesse de l’art, la belle nature, se livre à ses fantaisies. D’énormes amas de roches, qui défient le niveau et narguent la bêche et la charrue, servent d’abri à des mondes d’insectes, de plantes, de ronces échevelées, d’oiseaux et de petites fleurs, qui vivent là joyeusement, dans une paix profonde.Je fis la découverte de ce pays, l’automne dernier, en allant visiter un de mes amis d’enfance, dont Treignac est la patrie. Notre maison était située près du vieux château ; en face, d’autres hauteurs, couronnées d’arbres et de maisons ; quelques pointes sauvages ; à nos pieds, la Vézère, large et limpide, ornée d’un moulin, et qui déployait ses plus beaux méandres.