J. Vilbort - En Kabylie
En Kabylie
J. Vilbort
Description
EXCERPT
Les cérémonies religieuses de ces noirs enfants, qui se piquent d'être aussi bons musulmans que les Arabes ou les Maures, ont conservé un caractère tout païen. A Alger, vers la fin de mars, nous avions assisté, dans une maison de nègres, à des sacrifices sanglants. Nous y vîmes immoler des poulets, des moutons, un boeuf par des sacrificateurs d'ébène. Une grande prêtresse, plus noire que l'enfer, rendait, d'un air très-majestueux, des oracles tirés du sang fumant des victimes. Le mercredi de chaque semaine, sur la plage de Saint-Eugène, hors la porte de Bab-el-Oued, à la Sebâ-Aïoun [Les sept fontaines.], les Mauresques galantes, toutes celles qui ont à se plaindre d'un mari ou à se faire aimer d'un amant, viennent demander des conseils, des augures et des philtres aux Guezzanâtes [Négresses sorcières.]: c'est un carnage de poulets algériens.