Jeanne Leroy-Allais - Marie-Rose au couvent
Marie-Rose au couvent
Jeanne Leroy-Allais
Description
Après un cliquetis aussi discret que peut le fournir un très gros trousseau de clés, la porte s’ouvre, tirée par une main invisible ; — c’est une lourde porte, massive jusqu’à mi-hauteur et dont le panneau supérieur est occupé par une grille épaisse que protège encore un rideau en damas grenat — une toute petite fille, un bébé presque, en franchit le seuil. La porte se referme aussi mystérieusement qu’elle s’était ouverte, le cliquetis se fait de nouveau entendre : Marie-Rose est au couvent.Le « tour » est tellement obscur que l’enfant ne peut discerner à qui appartient la main qui saisit la sienne et la voix qui lui dit d’un ton encourageant :— Venez, ma petite fille, faire connaissance avec vos nouvelles compagnes.C’est seulement au sortir du « tour » que Marie-Rose lève les yeux et reconnaît la religieuse qui vient de causer longuement avec sa grand’mère.On fait beaucoup de chemin à travers des jardins fleuris et de grandes cours solennelles, on suit un long passage voûté très sombre, fermé aux deux extrémités par une grosse porte et qui effraye un peu l’enfant ; finalement, on débouche sur un large espace rempli de soleil et de chants d’oiseaux. Là, on s’arrête.